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Un secteur culturel en pleine mutation – Bilan 2018 par OVATIO (partie 2.)
02
Jan
2019

Les médias et le cinéma

Au niveau des médias, l’année 2018 fut également riche en enseignement. Un des grands débats de l’année a porté sur le projet de réforme de l’audiovisuel public dont la ministre de la culture Françoise Nyssen était à l’origine. Nous verrons ici les principaux points de discorde montrés du doigt par les opposants à cette réforme. Du côté du cinéma, 2018 a été marquée par les nombreuses révélations d’agression sexuelles qui ont totalement bouleversé le paysage cinématographique mondial et celui d’Hollywood en particulier.

La réforme de l’audiovisuel :

Porté successivement par la Ministre de la Culture Françoise Nyssen, puis par Franck Riester à la suite du dernier remaniement gouvernemental, le projet de réforme de l’audiovisuel public devrait entrer en vigueur dans la courant de l’année 2019. Si celle-ci semble indispensable à la survie du service audiovisuel public pour le gouvernement, de nombreux points sont discutés et décriés par certains professionnels du milieu. La première à faire débat est la demande d’économie d’environ 400 millions d’euros d’ici à 2022, soit 5% du budget total de l’audiovisuel public (indexé sur un budget de 3,9 milliards pour 2018). Les pourfendeurs de ce projet alertent sur le fait que ces économies se feront surement sur la création et la production de programmes originaux et qu’elles risquent donc fortement d’impacter leur qualité. Le deuxième point de discorde et la suppression de l’offre TV de France 4, présentée comme la chaîne jeunesse du groupe France TV, celle-ci ne serait plus disponible qu’à la demande et risquerait d’impacter les subventions publiques alloués aux producteurs de programmes animés pour la jeunesse. La chaîne consacrée aux outre-mer, France Ô devrait elle aussi disparaître au motif que son public a désormais accès à la TV à la demande via les offres de replay du groupe. Les professionnels de l’audiovisuel se plaignent également de la stagnation de la redevance TV. Auparavant indexée sur l’inflation afin qu’elle n’impacte par le pouvoir d’achat des français, son montant resterait le même pour l’année à venir et impacterait donc le budget de l’audiovisuel français, déjà amputé par les demandes d’économies incluses dans le projet de réforme.

Annulation ou report de tournage :

Mis en lumière en 2017 avec l’explosion de l’affaire Harvey Weinstein, puissant producteur hollywoodien tombé suite aux nombreuses accusations d’agressions sexuelles faites à son encontre par plusieurs actrices passées sous son égide, le fléau des abus dans le milieu de la télévision et du cinéma a été le sujet le plus bouillant de l’année.
Côté télévision, l’année 2018 fut marquée par l’annulation de tournage de la 19ème saison de Koh Lanta. Après 5 jours de tournage, une candidate a accusé un de ses coéquipiers d’agression sexuelle. Adventure Line Productions, société en charge du programme a immédiatement décidé d’interrompre le tournage et d’annuler cette saison.

Si quelques exemples ont perturbé le paysage télévisuel, les principales affaires et chamboulements sont à observer dans le cinéma. Suite à la chute d’Harvey Weinstein, de nombreux projets de films et séries produites par sa société ont dû être abandonnés. La chute du chef des studios d’Amazon, Roy Price, également accusé d’abus sexuels et poussé à la démission a entrainé le report ou l’annulation de plusieurs projets de série porté par la nouvelle plateforme du géant américain. D’autres grandes figures du cinéma américain ont connu le même sort. Le réalisateur Woody Allen, une nouvelle fois accusé par son fils d’avoir abusé de sa fille adoptive Dylan Farrow, a dû mettre en suspens la sortie de son film « A rainy day in New York » prévu sur la plateforme d’Amazon. Netflix a également dû revoir ses plans pour la sixième saison d’House Of Cards suite aux accusations similaires dont a fait l’objet Kevin Spacey, qui incarne le mythique Franck Underwood dans la série. L’acteur américain, également prévu au casting du film “Tout l’argent du monde” a du être remplacé par Ridley Scott en période de post-production. Le réalisateur a décidé de retourner avec l’acteur Christopher Plummer toutes les scènes où apparaissait Kevin Spacey. La sortie de City of Lies a aussi été reportée à une date inconnue après l’agression d’un régisseur par la star du film, Johnny Depp.

 

Le secteur de l’art

En 2018, le marché de l’art est en pleine effervescence, les ventes d’art progressent de 18% au premier semestre de l’année. Ce phénomène est notamment à lier au développement des ventes d’art en ligne et à l’apparition de nombreuses market places spécialisées. Si elles boostent le marché de l’art, celle-ci ne sont pas sans risques et cristallisent de nombreuses inquiétudes, souvent justifiées.

Développement du marché de l’art en ligne : risques liés aux cyberattaques

Si on ne constate pas d’augmentation du nombre de collectionneurs d’art qui achètent en ligne, les acheteurs ayant déjà franchi le pas sont satisfaits comme le prouve la fréquence, toujours plus importante, de leurs achats. Ainsi, 14,1% déclarent dépenser entre 5 000 – 10 000 $ pour des objets d’art en 2018, soit une croissance de 9,9% par rapport à 2017.

Les réseaux sociaux sont un outil toujours plus important pour les galeries et les marchands d’art. Instagram est toujours le réseau social privilégié du marché de l’art tant l’esthétique y prédomine. La transparence des prix est un élément clé pour les nouveaux acheteurs. Si les collectionneurs expérimentés sont coutumiers du manque de transparence des prix, 90% des nouveaux acheteurs ont déclaré qu’il s’agissait d’un critère déterminant pour l’achat d’art en ligne.

La menace des cyber-attaques semble inquiéter les plateformes du marché de l’art en ligne et altère la confiance des acheteurs. Ainsi, près d’une galerie sur 3 a été la cible de cyber attaque dans les 12 derniers mois. En parallèle, l’émergence de l’intelligence artificielle, des crypto monnaies et de la blockchain dans le marché de l’art en ligne soulève de nombreux espoirs d’amélioration.

Risques émergents et opportunités : cybercriminalité, RGPD et blockchain

Les cryptomonnaies constituent la porte d’entrée probable de la blockchain Si la majorité (60%) des plateformes en ligne pense que les cryptomonnaies, comme moyen de paiement, seront la porte d’entrée sur le marché de l’art en ligne pour la technologie de la blockchain, seules 7% d’entre elles acceptent actuellement ce moyen de paiement et 8% ont intégré la technologie de la blockchain à leurs activités.

Une blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie de stockage et de transmission d’informations sans organe de contrôle. Techniquement, il s’agit d’une base de données distribuée dont les informations envoyées par les utilisateurs et les liens internes à la base sont vérifiés et groupés à intervalles de temps réguliers en blocs, l’ensemble étant sécurisé par cryptographie, et formant ainsi une chaîne

La cybercriminalité suscite la crainte des acheteurs en ligne. Quatre acheteurs d’art en ligne sur dix (41%) sont « préoccupés » ou « très préoccupés » par la cybercriminalité lorsqu’ils achètent des œuvres en ligne et 82% d’entre eux ont déclaré qu’ils préféraient acheter sur des plateformes qu’ils connaissent par crainte de la cybercriminalité. Une majorité inquiétante des plateformes (54%) a été la cible d’une tentative de cyberattaque au cours de l’année passée et environ 15% d’entre elles ont déclaré que l’attaque avait été réussie. Une faible connaissance du Règlement général sur la protection des données (RGPD), entré en vigueur le 25 mai 2018 et visant à unifier les règles et à renforcer la protection des données des citoyens de l’Union Européenne, et une préparation insuffisante sont les principales raisons de l’omniprésence de ces fraudes. Malgré son application large, 41% des galeries et 24% des plateformes en ligne interrogées n’avaient pas connaissance du nouveau RGPD et un nombre inquiétant n’y était pas préparé. Le dernier Rapport Hiscox Cyber Readiness 2 qui évalue la capacité des entreprises à affronter la cybercriminalité a montré que sept entreprises sur dix n’étaient pas suffisamment préparées à y faire face, les petites sociétés manquant notamment de ressources pour mettre en œuvre une cyber stratégie adéquate.

Les autres risques liés aux manifestations artistiques :

Assurance des manifestations artistiques en extérieur

La dégradation fin avril de l’œuvre éphémère et non-assurée de Felice Varini sur les remparts de la Cité de Carcassonne invite à se pencher sur la difficulté des manifestations artistiques en extérieur à trouver une couverture assurantielle adéquate à leurs besoins.

Les vols

En 2018, plusieurs œuvres d’art ont été dérobées, dont certaines n’étaient pas assurées. En Belgique l’œuvre de l’artiste Arne Quinze baptisée “Golden Natural Chaos” conçue avec plus de 45kg d’or 18 carats et estimée à 2,2 millions d’euros a été volée en pleine nuit par un groupe de professionnels. Au musée des Beaux-Arts de Nancy, un tableau de Paul Signac estimé à 1,5M euros a été volé. Point commun entre ces deux œuvres volés : elles n’étaient pas assurés et ont causé de sérieux maux de têtes aux artistes et responsables de lieux.

 

Conclusion et perspectives

Comme tend à le prouver cet article, les secteurs de l’audiovisuel, du cinéma et de l’art ne cessent d’évoluer, de se développer et avec cela . Malgré cela, les organisateurs sont sans arrêt sujets à des risques liés au temps et aux intempéries, aux artistes qu’ils bookent, à leurs prestataires ou encore au climat social du pays. C’est dans ce but et pour prévenir et s’occuper de ces problèmes qu’OVATIO intervient et propose des offres adaptées aux besoins et aux risques spécifiques auxquels doivent faire face les organisateurs d’événements selon les secteurs.

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